Je continue sur ce magnifique et très riche sujet qui fâche avec une réaction de Martin Lafaix, Président de l'association des utilisateurs de Free :
Martin Lafaix - ADUF a écrit:
OLIVIENNES OUBLIERAIT-IL L’INTÉRÊT GENERAL ?
Depuis quelques jours, à l’approche de la date prévue de présentation au Conseil des ministres du projet de loi de lutte contre le piratage (loi dite « Hadopi »), on voit refleurir ici et là de nombreux commentaires et prises de positions sur le sujet.
C’est bien, c’est beau. Et puis, vous me direz, voir refleurir des choses, c’est de saison. Le printemps, les petites fleurs, toussa.
Le fait est, cependant, et pour peu qu’on n’ait pas hiberné ces dernières années, que ça ressemble vraiment beaucoup aux précédents épisodes de la saga.
Mêmes acteurs, mêmes positions.
Jusque là, vous me direz, rien d’anormal.
Mêmes manques aussi, cependant.
Je veux dire par là que les artistes et le public sont toujours de fait ignorés. Et que les vrais problèmes, les vraies questions, sont toujours laissés de côté.
Alors c’est bien beau de présenter moultes « études » qui, par un heureux hasard, vont toujours dans le sens du commanditaire, ou de lancer moultes pétitions (oui, moi aussi je suis pour que tout le monde soit heureux et en bonne santé, mais est-ce vraiment pertinent de pétitionner sur le sujet ?), mais ça apporte quoi, concrètement, pour nous public et artiste ?
Ça permet à quelques uns de faire parler d’eux, de gagner de l’influence, du pouvoir ou de l’argent, toujours pour quelques uns.
Mais il est où, là dedans, l’intérêt général ?
Des solutions, pourtant, il semble en exister.
Il n’y a qu’à regarder le succès rencontré par les offres légales de VoD, évoqué à l’occasion du festival de Cannes qui vient de se terminer.
Il n’y a qu’à regarder aussi le succès des services tels Deezer ou des divers marchands de musique en ligne.
Et ce malgré l’indigence des catalogues proposés. Et ce malgré des prix pratiqués parfois (trop) élevés.
Bref, tout ça pour dire que ma position à moi non plus n’a guère changé.
Que ce que j’évoquais en ces colonnes, euh, depuis 4 ans maintenant, me semble toujours d’actualité.
À savoir :
- qu’il convient de respecter les artistes, que diffuser leurs oeuvres (non tombées dans le domaine public ou assimilé, bien
sûr) sans leur consentement, c’est mal ;
- que se limiter aux seuls artistes du monde de la musique et de l’audio-visuel, c’est oublier la partie immergée de
l’iceberg. De nombreuses personnes oeuvrent dans le domaine de l’immatériel (écrivains, dessinateurs, photographes,
que sais-je), et n’ont pas à être traitées différemment ;
- que les divers textes législatifs relatifs à la contrefaçon, pas toujours très récents, ne prennent pas forcément bien en
compte l’évolution de la société (vendre des milliers de CD ou de tubes de dentifrice contrefaits, est-ce du même ordre
que ce que nous évoquons ici ?) ;
- et que la résolution du problème passe nécessairement par la mise en place d’une offre légale large, à un prix compatible avec un marché de masse.
Je pourrais ajouter que prétendre chercher une solution en restant dans le cadre Franco-Français, c’est faire preuve de, heu, naïveté, pour ne pas employer un autre qualificatif moins gentil.
Bref, tout ça pour dire qu’il ne me semble pas que l’agitation qu’on peut observer ces derniers temps sur le sujet soit de nature à faire évoluer les choses dans le bon sens, et que les diverses positions partisanes prises sont bien éloignées de l’intérêt général.
Merci à Z pour le lien !