@edmc
Ben, tu poses les bonnes questions, celles qui sont concrètes
On peut trouver un autre mode économique de rétribution des artistes, et c'est ce qui se passe. Du type licence globale (une taxe), ou bien, comme je le prefererais, un système de donations (suppression des intermédiaires inutiles style les maisons de disques, et juste rémunération des artistes selon leur popularité au sein du public). Sinon, certains artistes touchent des subventions pour la création, de collectivités locales style la mairie, mais c'est des procédures assez lourdes, et pas vraiment disponibles pour tous. Sinon, les artistes trouveront toujours des clients pour leurs produits, le téléchargement ne peut pas effacer le besoin d'avoir un CD avec packaging (il suffirait que les CDs soient moins chers, l'achat de CDs serait davantage banalisé : on achèterait un CD comme on achète une baguette de pain), ou bien le besoin d'aller à un concert.
D'une part, un modèle économique fonctionne bien lorsqu'il y a propriété materielle. La propriété materielle est une notion qui est peu remise en cause par nos pratiques.
D'autre part, l'art suit aussi une logique d'immatérialisation, on fait circuler des images et du son, des idées presque, et on tombe dans une logique de propriété intellectuelle, qui est beaucoup plus mise à mal par nos pratiques (par expl : on utilise des licences libres pour rendre le copyright plus soft, et on est davantage informés sur les dangers de l'appropriation des idées, et on préfère que la culture circule, et on télécharge à donf).
Les 2 propriétés sont liées, c'est parce que les artistes ont besoin de "matière" (de bouffer) qu'ils adoptent des mécanismes de propriété intellectuelle.
En général, plus il y a abondance et disponibilité d'une chose, plus la notion de propriété se dissout.
Et si la notion de propriété se dissout, l'économie qui va avec aussi
C'est la direction vers laquelle la gauche politique est censée se tourner, même si seule la frange la plus radicale (celle qui n'est pas forcément dans l'hémicycle) ose penser aussi loin.