Le taiji quan (prononciation : taïchi chouan), la "boxe du grand faîte" (traduction littérale) ou "la boxe des ombres", est un art martial taoïste provenant de "la longue boxe" (chang quan) conçue au VIIIè siècle pour contrer la montée du bouddhisme en Chine.
Les Bouddhistes pratiquaient les arts martiaux pour préparer leur corps à la méditation. Evidemment, si les jeunes apprennent à se défendre, dans cette nouvelle religion, les moins jeunes, taoïstes, ont intérêt à en faire autant, s'ils veulent continuer à boire leur saké tranquillement, dans le bistrot du coin.
Aussi les Taoïstes eurent l'idée de créer les arts martiaux internes. La différence fondamentale est qu'ils vont de l'interne à l'externe, de l'abstrait vers le concret, des exercices d'énergie vers les techniques de défense.
Au taiji, par exemple, la préparation aux arts martiaux s'opère en pratiquant 3 cycles composés de mouvements lents, basés sur la respiration, évoquant des mouvements de défense.
Le but est de pratiquer le travail interne (stabilité, postures droites, respiration ventrale, concentration) pour aborder le travail externe (les techniques de combat) dans des conditions optimales.
Actuellement, de nombreux clubs se contentent d'enseigner les cycles du taiji et des enchaînements traditionnels de Qi Gong, "pour renforcer la vitalité, pour rester en forme et en bonne santé". Le taiji quan, dans ce cas, devient un art de santé d'origine martiale.
En Chine, pendant les années 60, une commission a réuni des médecins, des chirurgiens et des experts du style yang (le taiji le plus populaire), en vue de concevoir une version simplifiée du taiji, pour améliorer l'état de santé des malades, et activer la convalescence des opérés : le style dong gong (les cycles de Pékin).
Ce nouveau style, totalement orienté sur la santé, et appuyé d'enchaînements classiques de Qi Gong, a permis d'obtenir des résultats appréciables dans les hôpitaux.
Par contre, on a laissé croire par la suite, qu'en pratiquant les cycles, on est en mesure de se défendre...
Soyons sérieux ! Les cycles n'ont jamais été plus qu'une préparation aux arts martiaux ; pour apprendre à se défendre, il faut travailler, et sûrement pas au ralenti !
Le taiji est bien un art chinois, et non corse, dans le genre : "doucement le matin, pas trop vite le soir, surtout ne pas forcer, c'est mauvais pour le cœur".
Au taiji, la base est la même , qu'on vienne pour pratiquer un art de santé ou un art martial ; après les cycles, par contre, l'entraînement change sérieusement : on passe la vitesse supérieure, ou si vous préférez : on entre dans l'externe, le travail technique avec les sanshous à la clé (l'adversaire attaque comme il l'entend).
Le sol devient brûlant pour les Corses...
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